Les enfants de la ddass ou ase sont bien souvent victimes d'un deuxième abandon, celui des services qui sont censés les protéger. Nombre d'entre eux se retrouvent avec l'angoisse de la majorité qui arrive, souvent confrontés à la rue au système d pour manger. Il y a des carrences graves dans le suivi de ces enfants qui se retrouvent face à des situations anormales, lâchés dans la nature sans suivi sans garde fou, complètement livrés à eux mêmes face à tout les dangers.

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/064000905/0000.pdf


  L'Etat ne joue pas son rôle comme il le devrait, on peut s'étonner même que certains n'aient pas porté plainte, qui ont dû subir des situations graves à cause du désengagement total auprès de certains de ces enfants et jeunes adultes.

L'imcompétence de certains services est grave, encore en 2012, j'ai pu constater pour une demande toute simple le largement foutisme de ces services. Un simple appel pour demander une association pour les anciens de la ddass, la personne qui pourtant travaille dans le service de l'ase, était complètement à côté de la plaque, ne savait même pas que ça peut exister et bien entendu dans l'incapacité de donner un nom et n° de tel d'une association, ne s'est même pas souciée de se renseigner auprès de collègue, et n'a eu que pour réponse je ne sais pas regardez sur internet, c'est bien réprésentatif de l'importance qui est donnée à ces personnes !



Un bébé d'un mois décédé dans une pouponnière à Paris, en 2012 pas beaucoup de changement pour ces enfants de la ddass, de l'ase, il s'agit bien d'un enfant placé, l'enquête se dirige non pas sur une responsabilité des adultes, du personnel de l'ase, mais d'un autre enfant placé âgé de trois ans. Deux drames pour ces deux petits mais en aucun l'ase n'est inquiétée, bien au contraire le Maire de Paris adresse du soutien au personnel, allez comprendre comment se fait il qu'il n'y est pas d'enquête sur la responsabilité des adultes présents à ce moment et ayant la responsabilité de ces enfants !

 

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/09/16/97001-20120916FILWWW00222-mort-d-un-bebe-dans-une-pouponniere-a-paris.php

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120917.OBS2602/mort-d-un-nourrisson-d-un-mois-dans-une-pouponniere-a-paris.html




http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/04/21/2042039_merci-a-tf1-que-deviennent-les-ex-enfants-de-l-ase-autrefois-la-ddass-50-deviennent-des-sdf.html




Les enfants de l'ase, les enfants de la ddass, les enfants de l'assistance publique, peut importe le nom qui change, pour certains ont subi des violences diverses, pour ce qui est des viols ou agressions sexuelles c'est une réalité, je mets ce lien de sos femmes, nous savons que des garçons aussi ont pu subir cela, je n'ai pas en l'état de lien spécifique pour eux, mais en tout état de cause ils se retrouveront certainement dans les témoignages et trouveront aussi des infos : 




http://www.sosfemmes.com/index.htm

Les centres hébergement pour les femmes victimes et liens utiles avocats spécialisés, etc  :

http://www.sosfemmes.com/ressources/ressources_web.htm


Les victimes de viols, les délais plainte, prescriptions procédure, à savoir pour les viols commis sur mineur de moins de 15 ans, la victime a jusqu'à ses 38 ans pour porter plainte :

http://www.violences-sexuelles-info.fr/infractions.htm



La CNAPE fédération d'associations fondée en 1948 qui a mis au coeur de ses préocupations l'avenir des enfants et des adolescents. La CNAPE est le lieu de rencontre et le porte parole le plus ancien des associations qui développent des actions socio-éducatives, sociales et médico-sociales en faveur des enfants, des adolescents et des adultes. Un engagement humaniste. Promouvoir le développment harmonieux de la personne humaine, accompagner et soutenir la conctruction du projet de vie et celles et ceux qui à un moment de leur existence sont en difficulté ou en danger.

http://www.cnape.fr/fr/unasea_missions.html



Les juges inquiets 
pour les enfants en danger 
Un texte menace de les priver du choix du placement au profit de l'administration.
Par Jacqueline COIGNARD 
jeudi 22 janvier 2004 - Libération
Alerte générale chez les juges des enfants. Noyé dans un texte sur la décentralisation passé fin novembre au Sénat, un dispositif promet de bouleverser leur métier et... le sort des mineurs en danger. Au titre d'une expérimentation dans quelques départements, le juge serait dépossédé d'une partie de ses prérogatives en matière d'assistance éducative. Le magistrat pourrait toujours décider de retirer un enfant à sa famille pour le placer. Mais ne pourrait plus l'envoyer hors du département ni choisir l'établissement (famille d'accueil, foyer) : les services de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) des conseils généraux s'en chargeraient.

«Conflictuel». Pourquoi une telle réforme ? Il fallait bien que le ministère de la Justice trouve quelque chose à décentraliser, dit-on chez les magistrats. Nombre d'élus locaux se réjouiront du nouveau système. Les départements ne supportent pas toujours d'avoir à régler la facture d'un placement décidé par d'autres. «La protection de l'enfance en danger est assurée à la fois par les départements et l'autorité judiciaire. Leur rôle est complémentaire, mais leurs relations sont parfois conflictuelles», note le sénateur (UMP) Jean-Pierre Schosteck, rapporteur du projet de loi sur les «responsabilités locales».

Il s'inspire des écrits de Michel Mercier, président (UDF) du conseil général du Rhône, pour critiquer «la tendance des juges à renvoyer vers l'ASE des jeunes qui relèveraient plus de l'éducation surveillée que de l'assistance éducative». Au passage, le rapporteur et le président du conseil général stigmatisent la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), gérée par le ministère de la Justice. Selon eux, les conseils généraux sont obligés de pallier les défaillances de la PJJ : «Les départements constatent que leurs services sont de plus en plus sollicités, en l'absence d'autres réponses pertinentes, pour accueillir des jeunes ayant, par ailleurs, commis des actes de délinquance.»

Quelles seraient les conséquences d'une telle réforme ? «La connaissance au jour le jour de l'évolution des mineurs nécessite un contact permanent entre le juge et l'équipe éducative», explique Thierry Baranger, président de l'Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille. Le juge doit rechercher l'adhésion du jeune et de sa famille, et il s'engage sur les conditions du placement. Difficile s'il n'a pas de contact direct avec les structures d'accueil, note Thierry Baranger. «Dans la réalité, des juges débordés ont déjà tendance à déléguer à l'ASE le choix du placement. Cela va accélérer le processus», déplore Alain Vogelweith, vice-président au tribunal des enfants de Bobigny.

Droit de visite. Le tribunal des enfants de Clermont-Ferrand ne pratique pas ce genre de délégation : «65 % de nos placements se font hors ASE, par recours direct à des associations, indique sa vice-présidente Catherine Farinelli. Cela incite notre conseil général à faire des progrès dans ses placements à lui.» Tout le monde y trouverait son compte : «On négocie beaucoup. On se partage les choses compliquées. C'est dans le bureau du juge que se décide par exemple le droit de visite des parents. Nous ne déléguons pas à l'ASE. Mais quand un parent se déchaîne, c'est aussi le juge qui assume.»

La position des familles de mineurs serait elle aussi bouleversée. C'est l'enjeu principal de cette réforme, selon les magistrats. «On travaille toujours avec les familles pour préparer un retour. Sinon, autant les faire adopter», dit Alain Vogel-weith. «85 % des enfants placés retournent dans leur famille, aussi maudite soit-elle, à leur majorité, quand les mesures d'assistance éducative s'arrêtent», renchérit Catherine Farinelli. Or, dans le nouveau système, la famille se trouverait face à l'ASE, une administration. «Dans ce rapport de force, les familles auront du mal à se faire entendre. En 2002, on avait reconnu aux familles un droit d'accès aux dossiers. Il y avait débat sur les placements d'enfants de pauvres. Nous sommes dans un mouvement inverse», regrette Vogelweith.

En catimini. «Quelle sera l'instance d'appel en cas de contestation, non pas du placement en tant que tel, mais de ses modalités : lieu, droit de visite, contribution financière ?, interroge Catherine Farinelli. Puisque ce ne sera plus la décision d'un juge mais d'une administration, ce pourrait être le tribunal administratif. Autant dire que les familles n'y auront pas accès. Et là, on parle de nos exclus.» Comme ses collègues, elle regrette que de tels enjeux se traitent en catimini, sans débat ni consultation. Les députés examinent le texte le 27 janvier. 



INTERVIEW Que deviennent les garçons et les filles qui ont été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance ? Psychologue, Jean-Louis Mahé a rencontré dix adultes qui ont connu foyers ou familles d’accueil. (2009)

Par JACKY DURAND

De son enfance, Marc, 31 ans, dit : «J’aurais aimé être comme les autres, normal, avec une vraie famille, alors que j’ai fait partie de la Ddass, et quand tu fais partie de cet organisme, tu n’es pas comme les autres.» Françoise, 59 ans, se souvient du «parquet gris» de la mairie où elle rencontra, pour la première fois à 4 ans, Auguste et Clémentine, qui devinrent plus tard ses parents. Amélie, mère d’un garçon et animatrice, se ronge les ongles depuis la pouponnière où elle a été placée à 3 ans. Comme Marc, Françoise et Amélie, plus de 140 000 enfants sont pris en charge chaque année par l’aide sociale à l’enfance (ASE) et placés au sein de familles d’accueil ou d’institutions. On entrevoit parfois les fêlures et les blessures (maltraitance, négligence, abandon…) de ces enfants retirés à leur famille biologique, mais on ignore la plupart du temps leur devenir à l’âge adulte. Si ce n’est le chiffre noir d’une enquête de l’Institut national des études démographiques (Ined) en 2006, établissant que 40% des SDF âgés de 18 à 24 ans sortaient du dispositif de protection de l’enfance. C’est pourquoi l’entreprise de Jean-Louis Mahé est si précieuse. Ce psychologue clinicien est allé à la rencontre de dix adultes qui furent des enfants placés. Certains se sont construit une vie qui semble leur convenir. D’autres au contraire se sont englués dans la galère. Jean-Louis Mahé explique ici pourquoi «la vie peut devenir magique ou tragique» à l’ombre de nos origines.

Comment vivre quand on est convaincu d’être né au mauvais moment ?

Les hommes et les femmes qui connaissent ce sentiment sont obligés de se battre contre leurs origines difficiles et ce qui a pu se passer de terrible durant leur enfance et leur adolescence. Plus la violence apparaît tôt, plus elle laisse des traces dans l’existence. Ils ont plus que d’autres ce besoin d’être sur le qui-vive. Ils dépensent de l’énergie pour faire ce que d’autres font simplement, car ils n’ont pas reçu cette énergie qui normalement est transmise par ceux qui vous ont mis au monde. Ils ont été obligés de trouver cette énergie en eux-mêmes. Certains l’ont aussi puisée dans les rencontres. Ce sont des êtres qui plus que d’autres dépendent des liens affectifs qu’ils construisent dans leur vie. Quand on a des parents qui vous aiment et qui voient en vous le plus grand des hommes, c’est plus facile pour la vie future. Quand il n’y a pas cela et qu’en plus il y a de la maltraitance, de la violence, il faut tout reconstruire.

Pourquoi - même lorsque l’on est heureux - revient-on parfois au bord du gouffre ?

Le gouffre, c’est notre fragilité. Les gens que je fais témoigner ont une organisation psychique qui s’est construite sur des fondations peu solides, un peu comme une maison qui serait bâtie sur du sable. Prenez Anna : elle a fait sa vie dans le Midi avec une famille et un mari adorable. Lors de notre deuxième rencontre, elle me raconte la mort de son chien : six mois de dépression totale, elle a envisagé de se suicider, toute la famille a failli s’effondrer à cause de la mort d’un animal qui, ailleurs, serait vécue comme banale.

Le temps agit-il sur les blessures d’enfance ?

Oui et non. Il y a ceux qui réussissent à trouver un équilibre au début de l’âge adulte, vers 20-25 ans, et à qui le temps permet d’oublier et de cicatriser. D’autres, au contraire, vivent avec une blessure qui reste là. C’est la question de l’expérience traumatique. Vous avez vécu quelque chose de tellement violent, d’inoubliable que, même si vous avancez, il suffit d’un petit truc, d’une légère contrariété, d’un petit événement pour tout faire ressurgir. Il y a alors une dialectique permanente et vive entre la force et la fragilité.

Que répondez-vous à ceux qui vous disent : «Je ne suis le fils de personne» ?

Je leur dis : «Tu n’es peut-être le fils de personne, mais il faut que tu deviennes l’homme, puis le père de quelqu’un.» Dans un contexte de fragilité, la parentalité est un signe important. Mais pour accéder au statut de parent dans de bonnes conditions, il vaut mieux avoir été l’enfant de quelqu’un.

Comment faire quand ce «quelqu’un» vous a maltraité ?

Cela dépend de la façon dont l’enfant a construit son image. La plupart des enfants maltraités se sentent coupables et des moins que rien. Ils racontent : «Ma mère me balançait que j’étais nul.» Il faut renverser le contrat, leur expliquer que c’est l’adulte qui est responsable, voire coupable, et amener l’enfant à avoir confiance en lui et en l’adulte. C’est un travail de tous les jours, d’accompagnement, de prise de confiance. La confiance peut se rétablir dans la durée avec la construction d’un lien affectif où l’enfant se sente reconnu. Un vrai travail de restauration de l’image de soi.

Comment évoluent les liens entre un enfant placé et ses parents biologiques ?

C’est très compliqué. On entre dans une problématique idéologique qui dépend des époques et des cultures. Aujourd’hui, il faut respecter le droit de l’enfant et celui des parents. Le problème, c’est qu’ils ne sont pas forcément en accord. Les parents dont les enfants ont été placés n’ont pas forcément la capacité d’évoluer, de devenir de «bons parents». Qu’est-ce que l’on fait de cette contradiction ? Je pense qu’il faut privilégier l’enfant. C’est souvent lui la victime, tout au moins au départ. On doit tenir compte de ses besoins prioritaires sans occulter la réalité familiale.

Pourquoi un enfant maltraité peut-il rester attaché à ses parents biologiques ?

La fonction d’attachement tient du mystère. L’homme est tributaire des premières expériences de sa vie. Après, il y a le contexte socioculturel. Difficile de nier qu’on a des parents biologiques. Il y a forcément un processus d’attachement en place. Etre placé en famille d’accueil crée souvent un conflit de loyauté chez l’enfant qui se dit : «Si je me mets à aimer ma mère d’accueil, je vais trahir ma mère biologique.» C’est compliqué à gérer pour l’enfant. Toute la difficulté est de faire avec cette contradiction et de ne pas opposer les deux figures maternelles. Dans le livre, Françoise se demande à 60 ans si elle a eu raison d’accepter de voir celle qui l’a mise au monde. C’est très difficile de lui répondre. Aujourd’hui, les placements d’enfants sont moins longs, plus séquentiels. La famille y est plus associée. Est-ce bien ? Ne vaut-il pas mieux maintenir à distance l’enfant maltraité de ceux qui sont à l’origine de ses malheurs et lui offrir la possibilité de décider de faire ce qu’il veut à l’âge adulte ? La solution est dans une observation fine de la situation. Mais les enfants renvoient toujours les deux côtés des choses : «C’est mon père, c’est ma mère. Ils m’ont fait du mal, mais ce sont mes parents.»

Ces enfants placés sont aussi montrés du doigt par la société ?

La question de la stigmatisation était, et est, toujours criante. Le vécu du statut de «bâtard», de «cas soc» a peu évolué. Les enfants de la Ddass sont toujours stigmatisés. Ils sont naturellement très sensibles aux quolibets et aux moqueries. Les services sociaux ont un énorme travail d’intégration à faire à leur égard. Les lieux de placement sont encore beaucoup trop fermés sur eux-mêmes.

Comment évoluent-ils à l’âge adulte ?

J’ai senti chez ces «anciens» une certaine fierté d’avoir réussi à être là où ils sont aujourd’hui, même si certains peuvent se percevoir comme des citoyens de seconde zone. Ils donnent l’impression d’avoir réussi à échapper au pire. Mais il leur a fallu du temps pour atteindre cette relative sérénité. Il faut toujours être patient avec les enfants qui ont subi la maltraitance, la négligence. L’autodestruction menace longtemps, surtout à l’adolescence, mais c’est temporaire. Il y a donc quelque chose qui fonctionne. Ils s’en sortent avec du temps, des rencontres, de l’empathie. Dans mon travail de psy, je me dis : on calme le jeu, on fait le dos rond quand il faut. On laisse passer l’orage en n’oubliant pas de leur dire et de leur répéter qu’ils ont de la valeur et du talent, qu’ils peuvent croire en eux. Alors, ils réussiront peut-être à faire quelque chose de leur vie.

  •  
Un autre point de vue sur le devenir des anciens de la dass et ase vu sous un angle positif :


« Devenus adultes, les enfants placés s’en sortent mieux qu’on ne le pense »

Les 5es  Assises de la protection de l’enfance, organisées par le Journal de l’Action sociale , se tiennent aujourd’hui et demain à Paris sur le thème « Que deviennent les enfants ? »

Les études montrent que, une fois adultes, nombre de ces jeunes s’en sortent bien, mais en comptant sur eux-mêmes.

Entretien avec Isabelle Frechon, sociodémographe au CNRS, chercheuse associée à l’Institut national d’études démographiques (Ined)

 


  La Croix  : Les Assises de la protection de l’enfance se penchent cette année sur le devenir des enfants placés. Quel est-il ?  

 Isabelle Frechon :  Les études menées en France depuis les années 1980 montrent que les enfants pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE) s’en sortent mieux qu’on ne le pense. Ainsi, cinq à dix ans après la fin du placement, ils sont autant à travailler, en proportion, que le reste de la population à la même tranche d’âge, 23-25 ans, voire jusqu’à la trentaine. Ils se sont souvent installés en couple et forment une famille. Ils sont moins souvent propriétaires de leur logement, mais les chiffres sont comparables à ceux des jeunes de milieux modestes. Il y a malgré tout quelques bémols.

 Lesquels ?  

Parmi les jeunes qui s’en sortent le moins bien, on trouve des problèmes de santé mentale souvent liés à leur vie avant le placement, en particulier lorsqu’ils ont été victimes de maltraitances. En outre, les études sont très factuelles, elles nous renseignent sur l’emploi, le logement, la situation matrimoniale de ces jeunes, mais pas sur leur ressenti et leur bien-être. J’ajoute, enfin, que si la plupart s’en sortent, c’est à un prix élevé. En général, ils ont traversé des périodes très difficiles et ont dû se débrouiller seuls.

 Quels sont les moments les plus délicats à traverser ?  

Tout d’abord, la sortie de placement. Un grand nombre de jeunes nous disent qu’ils se sont sentis « lâchés » par l’institution, livrés à eux-mêmes. En temps normal, le passage à l’âge adulte se fait avec le soutien familial ; les enfants de l’ASE, eux, ne peuvent pas, ou peu, compter sur l’entourage et n’ont pas toujours la possibilité d’être suivis jusqu’à 21 ans, car ils doivent être scolarisés ou dans une démarche d’insertion pour cela. On voit ainsi des jeunes filles se mettre très vite en ménage et avoir un enfant (14 % sont enceintes au moment où elles sortent de l’ASE). Ensuite, chaque période de rupture est délicate. Garçons et filles se retrouvent, par exemple, très démunis lorsque leur couple bat de l’aile. Cependant, une étude menée sur des jeunes femmes montre que, quelques années plus tard, elles ont retrouvé une situation stable, avec un compagnon plus aidant et une belle-famille sur laquelle compter.

 Que faudrait-il améliorer ?  

Il est essentiel de préparer en amont la sortie de placement, dès les 14 ou 16 ans de l’enfant, et d’éviter les ruptures de parcours. Lorsque le jeune n’est pas bringuebalé de foyers en familles d’accueil, il noue des liens, se construit un entourage qui lui sera précieux toute sa vie. Il faut aussi permettre aux jeunes qui quittent l’ASE de conserver des liens avec l’institution.

 

 
RECUEILLI PAR MARINE LAMOUREUX



 
 



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